Indications
- Leucorrhées pathologiques
- Ulcérations génitales
- Prurit génital
- Suivi de grossesse : 34-35e semaine (recherche de Streptococcus du groupe B)
- Contrôle d’une vaginose du premier trimestre de grossesse.
Conditions
- A effectuer en dehors des périodes de menstruation
- Ne pas faire de toilette vaginale avant le prélèvement
- A effectuer avant tout traitement antimicrobien sinon le signaler impérativement en particulier, le jour précédent le prélèvement éviter tout traitement local (gel, crème, ovule, injection)
- S’il s’agit d’un contrôle, il est nécessaire d’observer un délai après l’arrêt du traitement (si cela n’est pas possible, en informer le biologiste)
- Noter l’aspect des leucorrhées, du col, de la muqueuse vaginale, des lésions éventuelles ; préciser le terme en cas de grossesse
- Préciser le ou les sites de prélèvement sur l’ordonnance ainsi que tout contexte clinique particulier.
Prélèvement cervico-vaginal
- Recueillir à l’aide d’un écouvillon de type Transwab SIGMA© ou E-swab COPAN© les secrétions au niveau du col pour la recherche des germes banaux, des mycoplasmes et du gonocoque.
- Puis, à l’aide du même écouvillon, prélever des sécrétions au niveau du cul de sac postérieur.
- Ne pas procéder en sens inverse.
- Si besoin, prélever des cellules endocervicales pour la recherche de Chlamydia trachomatis à l’aide du kit adapté.
- Ne pas prélever au niveau de l’endocol chez la femme enceinte.
Prélèvement vaginal
- Principalement indiqué pour la recherche du portage de Streptococcus B entre 34 et 38 semaines d’aménorrhées ou le diagnostic de vaginose bactérienne de la femme enceinte.
- Prélèvement par balayage de la totalité des parois de la moitié inférieure du vagin jusqu’au vestibule.
Prélèvement vulvaire : prélèvement par écouvillonnage des muqueuses
Prélèvement urétral : prélèvement à l’écouvillon fin stérile.
Cas particulier : prélèvement au niveau d’un chancre syphilitique : ponction de la sérosité du chancre pour observation au microscope à fond noir ou par immunofluorescence.
Micro organismes isolés | Rôle pathogène certain | Rôle pathogène possible | Pas de rôle pathogène | Remarques | Pathologie |
Candida spp. | x | vulvo-vaginites | |||
Chlamydia trachomatis | IST | La cervicite à C. trachomatis peut être symptomatique—> souvent révélée par un examen systématique | Cervicites | ||
Anaérobies Gardnerella vaginalis Mobiluncus spp. | X X | Vaginose = association de 3 des 4 critères : - secrétions homogènes «grisâtres» - odeur de poisson renforcée par la potasse - pH > 4,5 - présence de «clue-cells» à l’ED ou après colora- tion de Gram - score de Nugent et al ≥ 7 - polynucléaires peu nombreux si vaginose à G. vaginalis et nombreux si vaginose à anaérobies/ Mobiluncus spp. | Vaginoses | ||
Herpes virus | IST | Vésicules, ulcérations | |||
Mycoplasma et Ureaplasma | X | A prendre en compte si quantité ≥ 104 UFC/ml ou UCC/ml (présence fréquente au niveau commensal d’Ureaplasma et plus rarement de Mycoplasma hominis). M. genitalium est pathogène (culture impossible, dépistage par PCR) | Cervicites | ||
Neisseria gonorrhoeae | IST | Cervicites | |||
Papillomavirus | IST | Condylomes Néoplasie | |||
Streptococcus du groupe A
| X | Infection du post partum | |||
Streptococcus groupe B chez la femme enceinte | X | Cervicites Vaginites Vulvites | |||
Treponema pallidum | IST | Culture impossible | Chancre local (1e manifestation)
| ||
Trichomonas vaginalis | IST | Vaginites | |||
Lactobacillus spp. Corynebacterium spp. Neisseria autres que gonorrhoeae Staphylocoque coaulase négative | X | Flore commensale | |||
Entérobactéries, entérocoque, staphylocoques | X | si score NKH normal, correspond à une flore périnéale sans pathogénicité ; si score NKH intermédiaire et vaginite, traitement local par ovules et rééquilibrer la flore. Attention, prendre en compte E. coli si femme enceinte et contexte de menace d’accouchement prématuré / rupture prématurée des membranes. | Dys- microbisme |
Interprétation
On différencie, au sein de la flore présente :
- les agents toujours pathogènes (= IST) qui n’appartiennent pas à la flore commensale : N. gonorrhoeae, T. vaginalis, C. trachomatis.
- les agents normalement présents mais dont la quantité relative est anormale, avec diminution voire disparition des lactobacilles (flore de Döderlein) ==> il s’agit alors d’un dysmicrobisme. Ils ont une virulence secondaire suite à un déséquilibre de l’écosystème bactérien (modification du pH vaginal).
Score de Nugent- Krohn- Hillier = diagnostic de vaginose bactérienne
C’est un score rendu par le biologiste à partir de l’examen direct des sécrétions vaginales prélevées au niveau du cul-de sac vaginal latéral.
Morphotypes (qté/champ à immersion obj 100) | > 30 | 6 à 30 | 1 à 5 | < 1 | 0 |
Morphotype lactobacille (L) | 0 | 1 | 2 | 3 | 4 |
Morphotype Gardnerella et anaérobies (G) | 4 | 3 | 2 | 1 | 0 |
Morphotypes Mobiluncus (M) | 2 | 2 | 1 | 1 | 0 |
- Score de 0 à 3 = flore normale
- Score de 4 à 6 = flore intermédiaire
- Score de 7 à 10 = vaginose bactérienne
- Non réalisable
- densité bactérienne insuffisante
- ou présence d’un morphotype n’entrant pas dans le score et absence de lactobacilles.