Introduction
- diagnostic biologique = calcémie totale (N =2,38 mmol/L ±0,08 (soit 95,5 mg/L ±3,5))
- limite supérieure habituellement : 2,63 mmol/L, soit 105 mg/L
- 2 étiologies dominantes: l'hyperparathyroïdie primaire (55 %) et les pathologies néoplasiques (30 %)
- diagnostic simple: répétition biologie
Physiopathologie
- calcémie mesurée= calcium lié (53%) + calcium libre ou ionisé (47%)
- calicum lié= lié aux proteines (40% et surtout albumine) et complexé à des anions
- calcium ionisé: régulation PTH: meilleur définition de l'hypercalcémie (valeur nl: 1,15 et 1,35 mmol/L. Hyercalcémie si > 1,40mmol/L)
- mais acidose ↑ Ca ionisé, hyperprotidémie ↑ calcémie totale mais ↓ Ca ionisé et inversement si hypoprotidémie, ↑ phosphore ou sulfate sérique ↓ Ca ionisé et ↑ Ca complexe
- EN GENERAL: calcémie totale suffit au diagnostic
- Calcémie régulé par PTH et vitamine D. Hypercalcémie due:
- ↑ absorption calcique digestive (influe ce vitamine D produite en excès (granulomatoses), surdosage thérapeutique, excès apport calcique
- résorption osseuse accrue, excès de PTH (Hyperparathyroidie primaire), PTHrp, hormones (thyroxine, corticoidess), cytokines à effet lytique osseuse (néoplasie) ou hypercalcémie d'immobilisation.
- ↓ excrétion rénale du calcium, aggravation hypercalcémie par déshydratation elle même, induite par hypercalciurie chronique ou effet diuritques thiazidies et lithium
Le diagnostic
Clinique
Asymptomatique si élévation modérée ou lente.
- Asthénie, anorexie, ± hyperthermie.
- Signes digestifs :
- constipation voire pseudo- occlusion (douleurs abdominales, nausées, vomissements), pancréatite.
- Signes neuropsychiatriques :
- somnolence, confusion, coma, convulsions ;
- faiblesse musculaire, hypotonie ;
- dépression, délire.
- Signes cardiovasculaires :
- tachycardie, HTA ;
- ECG : PR ↑, QT ↓, T pointue, ESV, FV.
- Signes néphro-urologiques :
- polyuropolydipsie, déshydratation ;
- lithiase urinaire, insuffisance rénale.
- Signes d’hypercalcémie chronique :
- néphrocalcinose ;
- chondrocalcinose (CCA), arthralgies ;
- dépôts du cristallin ;
- prurit.
Biologie
- Ca > 2,6 mmol/L.
- Valeur à corriger en fonction de l’albuminémie : Cacorrigée = Camesurée + 0,02 × (40 – albumine).
- ± Dosage de Calcémie ionisée (surtout utile en cas de grande hypoalbuminémie):Caionisée >1,40mmol/L à pH normal.
Etiologie
- Prises médicamenteuses : vitamine D ou A, lithium, diurétique thiazidique.
- Immobilisation prolongée.
Arguments pour un cancer : antécédent, facteur de risque ou signe : notamment de myélome,cancer du poumon, sein, rein, thyroïde. - Thyrotoxicose...
Examen complémentaires
- 1er examen : PTH
- avec calcémie prélevée en même temps ;
- si PTH N ou élevée : hyperparathyroïdie Iaire.
- Autres examens : surtout utiles si PTH adaptée (basse), mais souvent faits en même temps que la PTH biologie :
- NFS, VS,
- ionogramme sanguin, urée, créatinine,
- Ca et P sanguins et urinaires,
- albuminémie, protidémie,
- électrophorèse des protéines sériques,
- phosphatases alcalines,
- TSH, 25OHD3;
- radiographies : thorax, crâne, rachis, bassin, mains.
- si bilan négatif : PTHrp ± 1-25OH2D3.
Causes
Hyperparathyroïdies primaires ≥ cancers >> autres.
Hyperparathyroïdies primaires
- ↑ Ca avec PTH N ou ↑.
- Hypercalcémie, hypophosphorémie.
- ± Hypercalciurie (à rechercher sur 24 h, 3 fois).
- ± Symptômes : douleurs osseuses en charge, CCA.
- Échographie cervicale ± scintigraphie au MIBI : lésions parathyroïdiennes.
- Adénome (90%) >> hyperplasie > cancer parathyroïdien.
- Radios du squelette : hypertransparence diffuse, résorption sous-périostée, résorption de la houppe des phalangettes.
- Ostéodensitométrie : recherche d’ostéopénie.
- Si hyperparathyroïdie primaire du sujet jeune et/ou avec antécédent familial d’endocrinopathie, rechercher une néoplasie endocrinienne multiple (NEM, autosomique dominante) :
- type 1 = hyperparathyroïdie, adénome hypophy- saire, tumeur neuro-endocrine pancréatique;
- type 2 = hyperparathyroïdie, cancer médullaire de la thyroïde, phéochromocytome.
Cancer
- Localisations osseuses lytiques :
- cancers du sein, poumon, rein, thyroïde :
- le plus souvent déjà connu,
- scintigraphie osseuse : fixations, radios du squelette : lyses fréquentes;
- myélome :
- radios du squelette : lyses fréquentes,
- diagnostic : EPS et myélogramme.
- Syndromes paranéoplasiques :
- cancers épidermoïdes du poumon, ORL, œsophagien ou utérin, cancer du rein :
- PTHrp positive (PTH related protein) activant les
- récepteurs de la PTH,
- ↓↓ PTH, hypercalciurie, hypophosphorémie;
- lymphomes (rare) : ↑ 1-25OH2D3.
Autres causes
- Intoxications : vitamine D, vitamine A, lithium, alumine.
- Hyperparathyroïdie tertiaire :
- IRC → ↑ vitamine D → ↓ Ca → hyperparathyroïdie secondaire;
- rarement, malgré la dialyse + vitamine D ou la greffe rénale : autonomisation = hyperparathyroïdie tertiaire → ↑ Ca.
- Syndrome des buveurs de lait et d’alcalins :↑ Ca, alcalose métabolique et insuffisance rénale.
- Endocrinopathies : hyperthyroïdie > insuffisance surrénale, acromégalie, phéochromocytome.
- Granulomatoses : sarcoïdose, tuberculose, histoplasmose, béryliose.
- Immobilisation prolongée : notamment sujet jeune et/ou pagétique.
- Hypercalcémie familiale hypocalciurique : très rare et bénigne, autosomique dominante, ↑ Ca, ↓ calciurie sans insuffisance rénale, avec PTH N ou ↑.
Traitement
Traitement d'urgence
- Hospitalisation.
- Urgence si :
- Ca > 3 mmol/L et/ou signes cliniques ;
- signes de gravité : troubles neurologiques, troubles ECG, insuffisance rénale ou cardiaque, digi- talique.
- En réanimation si :
- Ca > 3,5 mmol/L;
- signes de gravité.
- Modalités :
- arrêt des toxiques hypercalcémiants ;
- hydratation abondante IV :
- moyen le plus vite actif,
- 2 à 6L en 24 h, à débuter par du sérum physiologique ± KCl;
- bisphosphonate IV :
- actif en 2 à 5j,
- pamidronate (Arédia) ou zolédronate (Zométa) ;
- autres moyens, moins utilisés en urgence depuis l’arrivée des bisphosphonates :
- hémodialyse : si insuffisance rénale sévère ou insuffisance cardiaque,
- corticoïdes débutés en IV : indications limitées (sarcoïdose, lymphome, myélome, intoxication en vitamine D),
- diurèse entraînée : par furosémide IV, après hydratation et avec compensation de la diurèse, sous surveillance rapprochée en réanimation.
Traitement hors urgence
Hydratation ± bisphosphonate
Traitement de la cause
Hyperparathyroïdie primitive :
- chirurgie à discuter :
- adénome : adénomectomie,
- hyperplasie : ablation de 3 parathyroïdes etdemi ;
- indication large, notamment :
- manifestation clinique,
- ostéoporose (T score < –2,5),
- insuffisance rénale sans autre cause, âge < 50 ans,
- Ca > N + 0,25 mmol/L,
- calciurie > 10 mmol/24 h,
- lithiase urinaire calcique.
- en cas de chirurgie indiquée mais impossible, cinacalcet = Mimpara (agent calcimimétique agissant sur les récepteurs parathyroïdiens au Calcium, abaissant la PTH).
Cancers : chimiothérapie.
Hémopathie : chimiothérapie, corticoïde.
Intoxication : arrêt, et, si intoxication à la vita-mine D, corticoïde et régime pauvre en Ca.
Sarcoïdose : corticothérapie .
Sources
http://campus.cerimes.fr/rhumatologie/enseignement/rhumato39/site/html/cours.pdf
http://www.sfendocrino.org/article/402/item-319-ndash-hypercalcemie